Maamà Dôkà
(extrait)
Maamà Dôkà
Alors que j’avais quelques mois à peine
Mon père malavisé répudia ma mère
Il me plaça chez Henriette Mùtàndà
Ma mère ne pouvait plus me voir
Henriette c’était une amie à sa sœur
Elle était sans enfant elle m’accueillit
Elle n’était pas tendre loin s’en faut
Elle était en colère du matin au soir
Elle brisait des bâtons durs sur moi
Il arrivait qu’Henriette s’absente
Deux femmes venaient me “voler”
Elles me lavaient elles m’huilaient
Elles me comblaient de gâteries
Elles me couvraient d’amour
Kaayòwa était l’une d’elles !
A l’âge de quatre ans à peine
J’appris à fuguer je découvris le foyer
D’où venaient ces personnes au bon cœur
Si différentes de celles qui m’entouraient
Je découvris que c’était mes jeunes-mères
Kaayòwa Mpwekela était l’une d’elles
Dans leur maison pleine de lumière
L’on chantait l’on riait tout le temps
L’on racontait de belles histoires
L’on lisait les Saintes Ecritures
J’ai encore dans mon corps
La senteur du busa épicé
Et du capitaine fumé
Au cìlwàbeenyi
Nous les enfants en grand nombre
On s’amusait ensemble comme des fous
Du matin au soir on était au grand air
On créait des jeux on se chatouillait
On se laissait gâter par les grands
Dans ma famille maternelle
La vie était savoureuse
J’y étais heureux
Hélas les jeunes frères de mon père
Passaient leur triste vie à me guetter
Dès qu’ils le pouvaient ils m’attrapaient
Ils me remettaient chez ma marâtre
Elle me haïssait elle me maltraitait
Dès que je le pouvais je refuguais
Et je rejoignais mes mères !
Kaayòwa Mpwekela Maamà Dôkà
Compagne-de-Dieu-source-de-bonté
Faisait partie de ce foyer merveilleux
Elle est tout un chapitre de ma vie